Plaine de la Crau
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Situation Géographique
La plaine de la Crau se situe sur la rive Est du Rhône, face à la Camargue, au sud des Alpilles, et entre l’étang de Berre et le delta du Rhône.
Elle est réputée pour ses paysages remarquables, et contrastés de zones bocagères de prés et de pâturages semi-arides : « les Coussoul ». En outre ceux-ci abritent une faune et une flore endémiques. Toutefois la plaine de la Crau a perdue une grande partie de sa surface depuis les année 1970 sous la pression de l’arboriculture et de l’industrialisation. La plaine de la Crau est aussi connue pour sa production agricole, et son foin d’une qualité exceptionnelle. Elle s’étend sur une superficie d’environ 57 000 hectares.
Les Coussouls de la Crau
Tout d’abord c’est le delta fossile de la Durance, qui y a charriée pendant quelques cinq millions d’années des galets arrachés aux massifs des Alpes. Enfin il y a 18 000 ans, le lit de la Durance est dévié. Ainsi son delta s’assèche pour laisser place à une steppe semi-aride : les « Coussouls ». Steppe d’exception, les Coussouls de la Crau retracent 6000 ans d’interactions entre la Nature, l’Homme et le Mouton.
Depuis les années 1990, les acteurs de l’environnement et du monde agricole ont donc uni leurs forces pour sauvegarder la Crau, sa nature exceptionnelle et les activités agricoles qui la soutiennent. En conséquence aujourd’hui, les Coussouls de Crau bénéficient d’un statut de protection fort : une Réserve Naturelle de plus de 7400 hectares. Pour protéger et faire vivre ce double patrimoine naturel et pastoral, agriculteurs et acteurs de l’environnement ont conçu un projet commun. Depuis septembre 2004, le Conservatoire-Etudes des Ecosystèmes de Provence et la Chambre d’Agriculture des Bouches-du-Rhône sont co-gestionnaires de la Réserve naturelle.
Le canal de Craponne
Le canal de Craponne situé dans le département des Bouches-du-Rhône, relie la Durance au Rhône. L’objet initial du canal était d’amener de l’eau à Salon-de-Provence et à la plaine de la Crau. Il a ensuite été prolongé pour aller jusqu’à Arles.
Ambitieuse réalisation datant de la Renaissance, le canal de Craponne irrigue et fertilise une grande partie de la Crau, cette steppe désertique laissée par l’ancien delta de la Durance.
C’est ainsi qu’en 1554, après de longues négociations, Adam de Craponne, mathématicien et ingénieur hydraulicien, né en 1526, obtient, du parlement de Provence, l’autorisation de capter de l’eau de la Durance pour la mener jusqu’à Salon.
L’eau du canal alimente ainsi les fontaines de Salon-de-Provence. Elle fournit l’eau nécessaire à l’irrigation des sols arides de la Crau, avant d’atteindre l’étang de Berre en suivant un parcours très sinueux. L’eau arrive à Salon en 1559. Toutefois les premières années, le canal sert à faire fonctionner des moulins alimentant en force motrice des ateliers. Il sert progressivement puis exclusivement à l’irrigation. Cet apport permanent d’eau et d’alluvions a fait de la Crau dite « humide » un des meilleurs terroirs où se cultive aujourd’hui un foin d’une rare qualité. Ce Foin de Crau et très réputé. Il a obtenu son AOC et son AOP (Appellation d’Origine Protégée) en 1997. Il s’agit du premier aliment pour animaux à obtenir un tel label de qualité.
L’Étang des Aulnes
L’Étang des Aulnes se situe sur la commune de Saint-Martin-de-Crau, dans les Bouches-du-Rhône. Il est par ailleurs propriété du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône. Unique en France et sur le pourtour méditerranéen, l’Étang des Aulnes se compose d’un entrelacs d’habitats naturels. De ce fait l’Étang des Aulnes offre un refuge à une faune et une flore remarquables. Sublime et fragile, ce domaine fait à juste titre l’objet d’une protection particulière.
La Faune et la Flore
Des oiseaux typiques des steppes ont fait le renom du coussoul. Parmi les espèces que l’on rencontre, on peu citer :
- le Ganga cata qui ne niche nulle part ailleurs en France.
- le Faucon crécerellette.
- l’Outarde canepetière.
- L’Oedicnème criard, le Pipit rousseline, la Chevêche d’Athéna, le Rollier d’Europe, l’Alouette calandrelle sont aussi des nicheurs que l’on rencontre dans le Coussoul.
- Le Faucon de kobez, le Milan royal et le Pluvier guignard se rencontre en migration ou en hivernage.
Au sol on trouve le Lézard ocellé et le criquet rhodanien, spécifique à cette région.
Certains canaux hébergent des odonates (libellules, caloptéryx) parmi les plus riches d’Europe, avec près de 50 espèces.
Pastoralisme en Provence
De nombreux vestiges de bergeries romaines témoignent que les moutons parcourent le Coussoul de la Crau depuis l’antiquité. Ainsi depuis des millénaires les troupeaux ont façonné ce delta laissé par la Durance. Ils ont ainsi créé un milieu unique au monde, abritant une faune exceptionnelle et diversifiée.
Le XIXè siècles voit la création de la race « Mérinos d’Arles ». La finesse de sa laine à fait la réputation de cette race. On l’élève aujourd’hui pour la viande, suite à l’effondrement des cours de la laine. Cette steppe reste aujourd’hui le principal terroir de l’élevage ovin transhumant de Basse Provence. Le coussoul est pâturé essentiellement au printemps avant le départ en transhumance dans les Alpages d’altitude. Les bergers fréquentent cette plaine où pousse une herbe d’une qualité incomparable de longue date.