Les Grands Causses

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Situation géographique

Les Grands Causses s’étendent tout d’abord au sud du département de l’Aveyron, dans la Lozère, ainsi que le Gard et une petite partie de l’Hérault. Les Grands Causses sont une appellation qui désigne un ensemble de hauts plateaux calcaires plus ou moins vastes aux reliefs modelés de puechs et de combes entrecoupés de ravins de vallées et de gorges, situés au sud du Massif central. Ils s’élèvent de 700 à 1 200 m d’altitude et s’inscrivent dans l’étage montagnard. C’est donc un milieu de moyenne montagne calcaire.

Un causse est un plateau karstique fortement érodé caractéristique des auréoles sédimentaires du sud et de l’ouest du Massif central français. Les caussenards sont les habitants de ces plateaux. Ce toponyme orographique, au sens agraire et paysager, provient en fait de l’occitan.

De profondes gorges (Tarn, Dourbie, Lot, Jonte, etc.) cernent les contreforts des Causses. Enfin de larges vallées ouvertes accueillent les villes de Millau, Saint-Affrique, Sévérac-le-Château, de bourgs comme celui de Roquefort-sur-Soulzon où se trouvent les caves qui servent à affiner les fromages du même nom.

Rivières et ruisseaux arrosant les Grands Causses :

  • Le Tarn et ses principaux affluents, la Jonte, la Dourbie et le Cernon,
  • L’Aveyron et ses affluents, le Viaur et le Serre,
  • Le Lot au nord du parc.

Parc naturel régional des Grands Causses

L’année 1995 a vu la création du Parc naturel régional des Grands Causses. Celui-ci s’étend plus précisément sur 93 communes au nord-est de la région Occitanie, et au nord-est et sud du département de l’Aveyron. D’une superficie de 327 935 ha, il est en outre le troisième parc le plus grand de France après celui des Volcans d’Auvergne et celui de Corse. Le parc naturel régional des Grands Causses présente une mosaïque de paysages différents. Le Parc naturel régional des Grands Causses jouxte également le Parc National des Cévennes.

Composition des Grands Causses

Les Causses suivant composent l’ensemble des Grands Causses :

Causse Comtal (Aveyron) :

Le Causse Comtal est un plateau calcaire situé au centre-sud du Massif central, sous-ensemble des Grands Causses. Il est situé au nord de Rodez, dans le département de l’Aveyron. Il se trouve ainsi approximativement dans le triangle formé par Rodez au sud, Bozouls avant Marcillac-Vallon à l’ouest. Muret-le-Château marque sa limite nord.

Causse de Sévérac (Aveyron et Lozère) :

Le Causse de Sévérac est un plateau calcaire situé au centre-sud du Massif central. Il fait partie des Grands Causses et du parc naturel régional des Grands Causses. Il doit en fait son nom à la commune de Sévérac-le-Château (Aveyron) autour de laquelle il s’étend.

Causse de Sauveterre (Lozère) :

Le causse de Sauveterre est un plateau calcaire faisant donc partie des Grands Causses. La vallée du Lot (profonde de 200 à 400 m) cerne ce causse au nord. Le causse domine de 500 m les gorges du Tarn sur 60 km, au sud. Tandis que sa superficie avoisine les 60 000 ha.

Causse Méjean (Lozère) :

Le causse Méjean est un vaste plateau calcaire faisant aussi partie des Grands Causses. C’est en fait le plus haut des plateaux caussenards. Son altitude varie de 800 m à 1 247 m au mont Gargo. Sa superficie approche les 34 000 hectares. Le causse Méjean est compris en totalité dans le périmètre du site des Causses et des Cévennes. Depuis le 29 Juin 2011 l’UNESCO a enfin inscrit ce site sur la liste du patrimoine mondial.

Causse Noir (Aveyron, Gard et Lozère) :

Le causse Noir ou montagne Noire qui s’étend sur 200 km2, est le plus petit des Grands Causses. Il jouxte le massif cristallin des Cévennes à l’est et surplombe la ville de Millau à l’ouest. Il fait partie du territoire Causses et Cévennes inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco.

Causse Rouge (Aveyron) :

Le causse Rouge est un petit plateau calcaire situé au sud du Massif central. Il fait partie des Grands Causses. Il doit toutefois son nom à la couleur de sa terre végétale. Son altitude varie de 333 m au confluent de la Muse et du Tarn à 884 m au sommet du Puech d’Andan.

Causse du Larzac (Aveyron, Gard et Hérault) :

Le causse du Larzac s’étend entre Millau (Aveyron) et Lodève (Hérault) au sud du Massif central. C’est un vaste plateau de calcaire datant de l’ère jurassique. Son altitude est comprise entre 600 mètres et 1.060 mètres environ. L’ensemble (relief, architecture, occupation du sol) est assez original pour avoir incité à la création du Parc naturel régional des Grands Causses. Depuis 2011, l’UNESCO a inscrit cet ensemble au patrimoine mondial. Ce site est également célèbre pour avoir été le point de départ d’un mouvement de désobéissance civile dans les années 1970 « la lutte du Larzac ».

Causse de Blandas (Gard) :

Le causse de Blandas est un plateau karstique situé en Languedoc-Roussillon dans le département du Gard. Il est en particulier bordé au nord par la vallée de l’Arre et le massif des Cévennes, à l’ouest au sud et à l’est par les gorges de la Vis et le causse du Larzac. Enfin l’intégralité du Causse de Blandas est inclus dans le périmètre des Causses et Cévennes inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en juin 2011.

Patrimoine des Causses

Les maisons et mas traditionnels construits avec les moellons de calcaire des clapas et parfois quelques pannes de chênes rare à l’époque sur les causses.

  • Les voûtes et arcades de pierres, omniprésentes.
  • Les « jasses » sortes de bergeries qu’on trouve près des fermes ou isolées sur les pâturages. Les jasses de par­cours servaient également d’abris au ber­ger et ses bêtes pendant la nuit. Lorsque les conditions climatiques, qui peuvent changer soudainement sur ces hauts plateaux, l’exigeaient.
  • Les « lavognes » (lavanhas en occitan rouergat), mares de forme conique maçonnées sur un tapis d’argile destinées à recueillir et conserver l’eau de pluie pour désaltérer les troupeaux.
  • Les aires de battage, grandes surfaces planes qu’on retrouve devant les fermes dans les villages et hameaux des Grands Causses , où l’on battait les blés. Une fois la moisson terminée le travail est encore loin d’être achevé pour le paysan. Il devait donc porter les gerbes sur l’aire de battage pour y séparer les grains de l’épi. Elles sont installées dans un lieu au soleil afin que la chaleur et la sècheresse permettent de faire éclater les épis.
  • Les « caselles » de berger sortes de petites cabanes en pierres sèches. Celle-ci le plus souvent de forme arron­die et voûtée, étaient particulièrement abondantes sur le causse Rouge.
  • Les dolmens.

Le viaduc de Millau, grand site de Midi-Pyrénées, est un ouvrage d’art qui permet donc à l’autoroute A75 de relier le causse Rouge au causse du Larzac. En 2010 il garde le record mondial de hauteur pour un pont.

Economie des Grands Causses

Les brebis, compagnonnes de l’Homme depuis des millénaires, sont parfaitement adaptées au climat aride et ainsi qu’à la maigre végétation de ces hauts plateaux. Les étendues agraires culturellement dévolues au pastoralisme sont essentiellement destinées à l’élevage laitier extensif.

  • Les brebis laitières de race Lacaune dont le lait emprésuré donne les fromages de lait cru roquefort. Ce fromage bénéficie d’une Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) depuis 1925 et en outre d’une Appellation d’Origine Protégée (AOP) depuis 1996. Ce lait de brebis de grande qualité sert également à la fabrication du Pérail.
  • Dans une moindre mesure à l’élevage bovin (AOC AOP bleu des causses) et caprin (AOC AOP pélardon et rocamadour).

Dans les Grands Causses, les éleveurs de brebis ont utilisé les oiseaux nécrophages jusqu’en 1945 environ, date de leur disparition de la région. Aujourd’hui après leur réintroduction, le rôle positif des vautours dans l’élimlination des cadavres de brebis est à nouveau une réalité pour les éleveurs caussenards.
L’élevage extensif pour la viande est aussi partout présent avec une production de broutards ovins et bovins.

Faune et flore du parc

Plusieurs fractions territoriales des Grands Causses sont classées Natura 2000 (environ 19 sites). Certains de ces sites sont de toute évidence particulièrement concernés par la conservation des oiseaux rares, comme les vautours, les busards, et les craves à bec rouge.

Cerfs, sangliers, chevreuils vivent sur l’ensemble de ce territoire. De nombreux milans et autres oiseaux de proies (hiboux, chouettes, éperviers) sont présents sur les Causses.

Les premiers vautours fauve ont ainsi été réintroduits en 1981. Ils nichent en colonies dans les Gorges du Tarn, de la Jonte et de la Dourbie. Les vautours moines ont de même été réintroduits entre 1992 et 2004. La directive Oiseaux de 1975, protège les vautours dans toute l’Europe.

Les pelouses sèches des Causses abritent une flore très diversifiée (entre autres de nombreuses orchidées) ainsi qu’un grand nombre d’espèces endémiques. La végétation s’adapte tant à la rigueur du climat (très froid l’hiver et très chaud l’été), qu’à la pauvreté des sols.

Inscription au patrimoine mondial

En 2011, l’UNESCO a distingué 22 communes du Parc, faisant partie du site des Causses et des Cévennes, reconnaissant enfin leur valeur universelle exceptionnelle comme « paysages culturels de l’agro-pastoralisme méditerranéen ». Cette distinction a donc permis leur inscription sur la liste du Patrimoine mondial de l’Humanité.

Cette reconnaissance classement Unesco consacre ainsi la valeur d’un site exceptionnel dont la main de l’Homme a façonnées ces paysages depuis des millénaires.

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