La Camargue
Last updated on septembre 21st, 2024 at 03:50 pm
La Camargue paradis des oiseaux entre terre et eaux
La Camargue est sans conteste le paradis des oiseaux. Ceux-ci ont assurés la réputation internationale de la Camarque par leur variété. Cette région compte plus de 350 espèces d’oiseaux sédentaires ou migrateurs. Celle-ci est en outre un lieu d’hivernage pour de nombreuses espèces (canards colverts, sarcelles, souchets, etc.). La vallée du Rhône est un couloir de migration important pour de nombreuses espèces qui séjournent dans toute l’Europe. La Camargue est située dans le delta du Rhône. C’est une zone d’importance internationale pour la migration.
Situation géographique
La Camargue c’est le royaume de l’eau. La Camargue est une région située entre les deux bras principaux du delta du Rhône, à l’Est le grand Rhône, à l’ouest le petit Rhône. C’est une vaste plaine alluviale de plus de 85 000 hectares. Le delta du Rhône est le deuxième plus important de la méditerranée après celui du Nil. Cette région essentiellement lacustre comporte de nombreux marécages et Etangs, le plus important étant l’Etang du Vaccarès.
Celle ci se trouve comprise dans un triangle géographique des Villes d’Arles au Nord, des Saintes Maries de la Mer à l’Ouest, et de Port Saint Louis du Rhône à l’Est. Toute les deux sont situées sur la côte méditerranéenne. Une grande partie de la Camargue fait partie de la commune d’Arles, ce qui en fait la plus grande commune de France (en superficie). L’autre partie faisant partie de la commune des Saintes Marie de la Mer (deuxième plus vaste commune de France métropolitaine).
La vie de la Camargue est indissociable du Rhône et de la Mer. Toutefois entre 1942 et 1984, la Camargue a perdu près de 35,000 hectares de zones humides. La Camargue reste toutefois une zone humide d’importance internationale, abritant une réserve mondiale de biosphère. Elle partage avec les deltas du Danube et du Guadalquivir le titre de zone humide la plus riche d’Europe. La Camargue est inscrite à la “convention de Ramsar” depuis le 1 Décembre 1986; la Petite Camargue quant à elle est inscrite depuis le 8 Janvier 1996.
Paysages de Camargue
La Camargue est constituée d’habitats assez variés qui modèlent les paysages.
- Paysages d’Etangs, marais et de lagunes saumâtres,
- Paysages de sansouires, de dunes et de plages,
- Paysages de rizières et cultures.
La sansouïre se trouve sur les terres basses et salées. Les eaux de pluie inondent largement ce milieu en hiver. Le sol argileux se dessêche en été et se craquèle pour laisser affleurer des tâches blanchâtres de sel.
La Camargue est un territoire secret, qu’il est assez difficile de découvrir au premier abord. Les nombreux marais étangs roubines, ainsi que de très nombreuses clôtures ne facilitent pas l’approche de ce territoire. C’est une région très plate, qui n’offre pas un espace en trois dimensions comme la montagne. Les dénivelés ne dépassent pas une dizaine de mètres et ne favorisent pas l’observation. Toutefois de nombreux points d’observations et parcours ont été aménagés pour les randonneurs.
La Camargue peut être découpée en quatre secteurs principaux :
- Le Plan de Bourg à l’Est, situé entre le grand Rhone et la plaine de la Crau.
- La Camargue proprement dite entre les deux bras du Rhone.
- La petite Camargue au Sud Ouest, située entre le petit Rhone et les villes d’Aigues Mortes et du Grau du Roi.
- La Camargue Gardoise au nord-ouest. “Site du syndicat mixte de la Camargue Gardoise”
Le Parc naturel régional de Camargue :
La Camargue fait partie depuis 1970, des “46 parcs naturels régionaux” que compte la France. Ce parc d’une superficie de 84.800 hectares de terre, 34.300 sur mer, s’étend essentiellement sur les communes d’Arles et des Saintes Marie de la Mer. C’est la plus vaste zone humide de France. Ces milieux humides présentent une biodiversité exceptionnelle.
La Végétation en Camargue
La Camargue est une subtile alchimie entre eau douce et eau salée. Cette région se trouve en situation de submersion l’hiver et de sécheresse l’Eté. Cela a conduit au développement d’une Flore très particulière. Les terres sont sursalées parce que pendant la période d’été l’effet de l’évaporation est très important. Le sel remonte en surface, la terre se fend et devient blanche.
La sansouire :
Sur les terres les plus salées, la salicorne forme un paysage particulier la sansouire. L’arbre que l’on rencontre le plus fréquemment en Camargue est le Tamaris. C’est l’un des rares arbres à supporter la salinité du sol.
Le vent violent qu’est le «Mistral», façonne également les paysages de la Camargue, arbres couchés et dunes.
Les espèces halophiles (espèces aimant le sel) comme la Salicorne, la Soude, ou la Saladelle ont fait la réputation des terres humides de Camargue. Elles forment la sansouire. Cette végétation dominée par le sel, passe du vert au printemps, au gris à l’été et au rouge à l’hiver. La sansouire est un terme méditerranéen pour désigner des écosystèmes herbeux, des prairies halophiles méditerranéennes composées de salicorne. La sansouire accueille également les enganes. Elle est parfois appelé un pré-salé, un schorre ou un herbu (biotope couvert d’herbe ou d’herbacées).
Les roselières :
En Camargue le roseau est abondant dans les marais d’eaux douces et faiblement saumâtres. Le pâturage des taureaux et des chevaux limite sont extension, ainsi que la salinité auxquels il est très sensible. Le roseau (phragmites australis), il appartient à la famille des graminées, comme le blé et le mais. C’est une plante surtout de plaine, d’eaux calmes, peu profondes et qui aime les sols riches en azote.
Les tiges sont annuelles, les parties souterraines constituées essentiellement de rhizomes sont vivaces. Les roseaux ont une hauteur comprise entre 40 cm et 3mètres. Les jeunes pousses apparaissent début mars et fleurissent aux premiers jours de l’été, puis les roseaux sèchent et jaunissent. La reproduction se fait essentiellement à partir des rhizomes. En Camargue le roseau sert à la confection de toiture, fourrage et litière. Les grandes étendues de roseaux appelées “roselière” constituent par ailleurs un biotope et un habitat pour de nombreux oiseaux.
Le moustique en Camargue
Il existe 40 espèces de moustiques dont seulement 10 espèces piquent. Les femelles récupèrent dans le sang humain des protéines nécessaires à la maturation de leurs oeufs. Le moustique est gênant pour l’homme. Toutefois il s’avère très utile à de nombreuses espèces : libellules, poissons, hirondelles, chauve-souris… qui s’en nourrissent. Il est donc un maillon indispensable de la biodiversité de la Camargue.
L’homme et l’agriculture en Camargue
La Riziculture :
L’activité agricole principale de la Camargue est la riziculture, ainsi l’endiguement du Rhône et les moyens d’irrigation développés ont permis d’étendre cette culture au fil du temps. La production en culture biologique occupe 1400 hectares sur les 22 000 hectares de culture rizicol. Le Parc naturel de Camargue s’est fixé pour objectif d’atteindre 20% des surfaces exploitées en culture biologique d’ici 2020. La réduction de l’emploi de pesticides devrait s’appliquer pour les 80% restant, et permettre ainsi d’améliorer l’état écologique des milieux aquatiques. La démarche initiée par l’ensemble de la filière riz de Camargue pour produire une qualité irréprochable dans le respect de l’environnement a donc été récompensée en 2000 par l’obtention de l’Indication Géographique Protégée (I.G.P Riz de Camargue).
L’élevage de taureaux et de chevaux :
La course Camarguaise
Le but essentiel de l’élevage des Taureaux de Camargue est de destiner tout d’abord ces derniers, à la course camarguaise.
Ce jeu sportif est très populaire dans le Gard, l’Hérault, les Bouches-du-Rhône, et de Vaucluse. Chaque manade (élevage de taureaux camarguais), possèdent ses cocardiers. Ces taureaux sont nerveux et rapides et on assiste parfois à des coup de barrières spectaculaires. Certains de ces taureaux cocardier sont devenus célèbre, et possèdent même leurs statuts.
La saison des courses camarguaise, comporte le trophé des As qui se déroule en Octobre, soit à Nîmes, soit à Arles.
L’élevage dans les manades
Ce n’est toutefois qu’à la fin des années 90 que la viande de taureau est devenue l’une des rares viandes bovines bénéficiant de l’Appellation d’Origine Contrôlée. Les viandes ayant droit à cette appellation sont les viandes fraîches de bovins mâles ou femelles, nés, élevés librement en plein air et abattus dans une aire géographique située sur une partie des départements suivants : Bouches-du-Rhône, Gard, Hérault.
Cette race existe depuis fort longtemps dans la région de la Camargue. Des écrits qui datent de l’époque gallo-romaine mentionnent déjà cette race . Elle est élevée en mode semi-sauvage dans les manades, sans introduction de sang exogène. On peut donc penser qu’elle est restée telle qu’elle était il y a deux mille ans. Il porte une robe noire luisante et des cornes en forme de lyre, ou gobelet très relevée. Les muqueuses sont sombres. Le taureau camargue est imposant mais relativement léger, 1,40 m en moyenne pour les mâles et 1,20 m pour les femelles, pour 250 à 400 kg, d’où son aptitude à la course.
Le taureaux de Camargue
Le Cheval de Camargue
La Saliculture avec les salins du Midi :
La Compagnie des Salins du Midi et des Salines de l’Est (CSME), propriétaire depuis 1969 controle les marais salants. Elle couvre environ 11000 hectares, dans l’ensemble concentrés entre le Vaccarès et le Grand-Rhône pour une production annuelle d’un million de tonnes de sel. Le chlorure de sodium récolté reste une matière première indispensable à l’industrie chimique, principalement utilisé par celle de Port-Saint-Louis et de Fos-sur-Mer.
Situés en plein coeur de la Camargue, les salins de Giraud produisent environ 800.000 tonnes de sel par an, toutefois la production est en cours de réduction et de reconversion.
La culture du roseau appelé la Sagne :
Cette culture du roseau appelé “Sagne” sert à l’édification de toiture en chaume. Cette tradition, peu rentable, vieille de sept cents ans, disparaît au profit de la mécanisation. La coupe traditionnelle à la main est donc devenue rare depuis les années 80 et continue de régresser. Désormais il s’agit aujourd’hui d’une activité marginale. La récolte de la sagne est une tradition mais les évolutions techniques ont permis de mettre au point des machines pour ce travail éprouvant. La sagne se fait actuellement au moyen d’une machine à pneu amphibie ou de radeaux. La mécanisation a permis aux exploitants d’augmenter l’efficacité de l’activité et d’utiliser des parcelles auparavant impraticables. La coupe mécanique est toutefois moins respectueuse des exigences écologiques de la faune qui trouve refuge dans les roselières.
La Vigne et le vin des sables :
La culture de la vigne dans le Sable de Camargue est très ancienne. Nous retrouvons ainsi des lettres de 1406 et de 1431 émanant de Charles VI et Charles VII. Ces premières attestations règlementent la vente des Vins de Sable sur le territoire d’Aigues-mortes, capitale des Vins des Sables. Sur les cordons littoraux sablonneux longeant les côtes du Golfe du Lion, entre Les Saintes-Maries de la Mer et le Cap d’Agde on trouve le vin des sables.
Les cépages principaux de l’Indication Géographique Protégée (IGP) “Sable de Camargue” sont : le Cabernet franc, le Cabernet Sauvignon, le Carignan noir, le Carignan gris, le Cinsault, le Grenache Noir, le Grenache Gris, le Merlot, le Syrah (70%); Les cépages secondaires : Aubun, Marselan, Tempranillo, ainsi que les cépages prévus pour la production des vins blancs.
Camargue Terre de Pèlerinage et de Traditions :
Le pèlerinage des Gitans :
La Camargue est également un terre de pèlerinage, c’est ainsi que chaque année au mois de Mai, les Gitans rendent hommage à leur sainte patronne “Sarah la noire”, aux Saintes Maries de la mer. Marie-Jacobé et Marie-Salomé et Sara leur servante ont trouvé refuge sur ce rivage, après avoir été chassée de Palestine dans une embarcation qui ne possédait ni voile ni rame.
Le pélerinage des Gitans aux Saintes Marie de la Mer se déroule chaque année le 24 au 26 Mai, mais également le 3ème week-end d’Octobre.
La Croix de Camargue :
A l’initiative du Marquis Folco de Baroncelli, l’artiste Hermann Paul créa cette croix en 1924. Cette croix associé les symboles du peuple camarguais, gardians et pêcheurs, et symbolise ainsi les trois vertus fondamentales :
- La Foi symbolisée par la croix.
- L’Espérance, symbolisée par l’ancre.
- La Charité, symbolisée par le coeur.
Voir la Carte de la Camargue et du Parc régional de Camargue
Important lors de vos promenade : Vous êtes en Camargue, pays des taureaux des chevaux et du Flamant rose, mais également du moustique…
Donc n’oubliez pas de vous munir de votre anti-moustiques !
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