La Grue cendrée

Last updated on novembre 13th, 2024 at 05:09 pm


La Grue cendrée est l’un des plus grands oiseaux d’Europe. Elle a le plumage gris ardoisé, avec des plumes noires ou noir bleuâtre sur les primaires et les secondaires. Une calotte rouge située au sommet de la tête est également plus ou moins visible selon la saison. Le haut du cou, la gorge, le front et la nuque sont noirs. Une tache blanche démarre des yeux et s’étend jusque vers l’arrière du cou. Le long bec est gris avec un peu de rougeâtre à la base. Les yeux sont rouges. Les longues pattes et les doigts sont noirs.
La grue cendrée est active à l’aube, avec des mouvements de groupes spectaculaires au lever du soleil. Elles glanent dans les champs et les zones cultivées jusqu’au crépuscule. Ensuite, elles retournent au dortoir, toujours en criant, et restent en groupes la nuit. Tout en se nourrissant, elles effectuent une sorte de danse, comme pendant la période nuptiale. 

La Grue cendrée
Non scientifique : Grus grus
Famille : Gruidés
Long. de 100 cm à 120 cm – Env. de 180 cm à 240 cm
Poids : de 4.000 gr à 7.000 gr
Altitude de vol : de 200 à 1.500 m
Statut de conservation IUCN : LC

Vol

Les grues volent cou et pattes tendus, et en vol migratoire souvent en grands groupes, et en formation (en ligne, en V), le groupe est alors guidé par un individu qui une fois fatigué prend place à l’arrière. Leur vol est lent et puissant, souvent avec quelques battements suivis d’un court vol plané. Les permutations sont assez fréquentes. Les grues peuvent ainsi voler très haut et sur de longues distances. Les vols migratoires sont en forme de V ou de Y.

Habitat

La grue cendrée se reproduit dans les fondrières, les landes de bruyères humides et les marais d’eau douce peu profonds, ainsi que dans les forêts marécageuses. Elles hivernent dans les campagnes ouvertes, près des lacs et des marais, ou plus loin dans les zones cultivées.

La Grue cendrée en Image

Régime

La grue cendrée est omnivore. Elle se nourrit d’insectes, de graines, d’herbes et de jeunes pousses ainsi que de mollusques et de vers. En hiver, glands de chêne vert, olives, restes des cultures de maïs, de rizières ou autre graines constitue ainsi son régime.

Nidification

La Grue cendrée se reproduit en Europe du Nord et en Asie de l’Ouest. Les parades nuptiales commencent dès février. Le couple, uni pour la vie, niche par ailleurs de façon solitaire dans les zones boisées ou humides, ou sur un îlot. Le nid est une grande plate-forme faite d’herbes sèches, sur le sol. La femelle dépose tout d’abord un ou deux œufs. L’incubation dure environ 4 semaines, assurée par les deux parents. Ainsi peu après l’éclosion, les poussins sont capables de suivre leurs parents et de se faufiler dans les marais à la recherche de nouriture.
L’envol des jeunes âgés de 2 mois intervient entre la mi-juillet et la fin août, mais ils restent avec les parents jusqu’à la fin de l’hiver.
Les grues transitant par la France nichent essentiellement en Suède, Finlande, Allemagne du Nord et Pologne.

Migration

Ce sont des oiseaux puissants qui migrent sur environ 2 500 km de distance. Ils passent l’hiver en Afrique du Nord ou en Europe méridionale (au sud de l’Espagne). Toutefois depuis les années 2000, à cause du réchauffement climatique, on observe qu’une partie des oiseaux hiverne dans le centre de la France.
La France est donc un important pays d’accueil pour les grues venant y faire une halte ou pour hiverner. Les principaux sites fréquentés sont plus précisément le lac de Der, le site d’Arjuzanx, le lac de Puydarrieux et la Camargue dont les effectifs poursuivent une croissance régulière ces dernières années (1).
Les grues cendrées, ont en outre l’habitude d’utiliser les ascendances thermiques pour s’élever en planant et migrer en se déplaçant d’un thermique à l’autre en évitant le vol battu. Ainsi, elles planent et économisent leur énergie.

Protection

La Grue cendrée bénéficie d’une protection totale sur le territoire français depuis 1976. Elle est en outre inscrite à l’annexe I de la Directive oiseaux de l’Union européenne. Il est donc interdit de la détruire, de la mutiler, de la capturer ou de l’enlever, de la perturber intentionnellement ou de la naturaliser, ainsi que de détruire ou d’enlever les oeufs et les nids et de détruire, d’altérer ou de dégrader leur milieu.

Autres

(1) Jusqu’à récemment très rare en Camargue pour ne pas dire quasi-absente, la Grue cendrée, y connaît une expansion très importante depuis la fin des années 2000. Comptées chaque année en hiver depuis 2003-2004 par un réseau d’observateurs coordonnées par la Tour du Valat, sur une dizaine de sites en Grande Camargue et en Camargue gardoise, les chiffres de la population de grues hivernantes font en effet état d’une progression très rapide. De quelques dizaines d’individus au maximum entre les années 1950 jusqu’à la fin du siècle dernier, ce furent 200 oiseaux qui ont été comptés début 2004, 300 en 2006, 3600 en 2012, plus de 14 000 en 2017, et environ 15 500 en janvier 2018.
En l’espace d’à peine plus d’une décennie la Camargue est ainsi devenue un site d’importance majeure pour l’hivernage des grues cendrées en Europe, sur la période s’étendant de novembre à début mars.

Cri

Le cri de la grue cendrée est un « krooh » perçant et nasillard portant loin. Cependant sur les aires de reproduction, les adultes émettent des duos plus musicaux.

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