La Panure à moustaches

Last updated on décembre 25th, 2024 at 10:43 am


La Panure à moustaches est un passereau de la taille d’une mésange, avec une longue queue étagée. Le mâle, dans son plumage nuptial, se présente comme un oiseau très roux avec la tête gris-clair-bleuté celle-ci arborant deux longues « moustaches » noires très visibles partant des lores. La gorge est blanche, le bec pointu et fin et l’iris jaune-orangé. Le dessus du corps, la queue et les flancs sont très roux. Les scapulaires externes blanches et les liserés blancs des rémiges primaires forment deux bandes blanches sur le côté. Les couvertures alaires, excepté les grandes couvertures externes qui sont rousses, et les tertiaires sont noires avec des liserés roux. Les rémiges secondaires sont liserées de roux. La poitrine montre une teinte vineuse en dégradé avec le ventre roux clair. Les sous-caudales sont noires. Les pattes sont noires aussi.
La femelle se distingue du mâle à son plumage moins vif et moins contrasté, mais surtout à sa tête brune qui ne comporte pas de « moustaches ». Les sous-caudales sont chamois.

La Panure à moustaches
Nom scientifique : Panurus biarmicus
Famille : Panuridés
Long. de 15 cm à 17 cm – Env. de 16 cm à 18 cm
Poids : de 12 gr à 18 gr
Statut de conservation IUCN : LC

Vol

La Panure à moustaches a un vol bas, jonglant avec les roseaux. Elle est reconnaissable à son battement d’ailes très rapides et étalant régulièrement sa queue. Elle se déplace souvent en groupes.

Habitat

La panure à moustaches est une espèce qui vit exclusivement près des points d’eau, dans les roselières touffues et de grande étendue ou phragmitaies denses. Elle est strictement inféodée à ce milieu. Ne quittant que très rarement son milieu de vie, c’est une espèce très discrète qui se déplace aisément sur les hampes de roseaux, se faufile entre elles, descend au sol, remonte. Par son adresse à se déplacer dans cette végétation touffue, elle rappelle un autre habitant de la roselière, le Bruant des roseaux. Sans ses cris sonores et typiques, elle y passerait inaperçue.
Sensibles aux hivers rigoureux, de nombreux individus peuvent disparaître lors de longues périodes de froid.

Régime

En hiver, lorsque les insectes se font plus rares, la Panure à moustaches se nourrit de graines, de débris végétaux de bourgeons et de pétales lors de la floraison de certaines plantes.
En été et au printemps, elle vide son gésier des gastrolithes qu’il contient. Elle adopte alors un régime insectivore, en nourrissant principalement de pucerons, d’éphémères ou de larves. Elle capture celle-ci en se déplaçant sur les roseaux et dans les plantes aquatiques. Comme d’autres granivores, elle possède un jabot musclé adapté à ce type de régime.

Nidification

Courant avril, les couples installent leur nid dans des enchevêtrements de vieilles tiges de roseaux communs ou des touffes de laîches. Celui-ci est formé de débris végétaux, d’inflorescences de roseaux, de plumes et d’herbes aquatiques. Il se situe très souvent près de la surface de l’eau à environ 20 cm. La femelle pond de 5 à 8 œufs, couvés par les deux parents pendant 10 à 13 jours. Les petits peuvent voler 12 à 13 jours après l’éclosion, plus tôt s’ils sont dérangés. Ils sont nourris pendant une semaine après leur envol. Le couple peut se mettre à élever une seconde couvée au début du mois de juin.

Migration

En France les Panures sont sédentaires, alors que les populations nord-européennes sont migratrices.

Protection

Espèce protégée (article 1 et 5 de l’arrêté modifié du 17 avril 1981), inscrite à l’Annexe II de la Convention de Berne.
Actuellement aucune menace ne pèse sur la Panure à moustaches. Les menaces tiennent surtout à la perte d’habitat. La destruction et la dégradation des marais à roselière, y compris la fauche répétée des roseaux, constituent la principale menace pour l’espèce en Méditerranée notamment.

Chant

La Panure à moustaches pousse des cris très typiques qui permettent une identification à eux seuls. Elle émet des sons aigus et répétitifs qui peuvent paraître « métalliques ».
On repère généralement sa présence par un « ping-ping » ou « tying-tying » nasillard caractéristique. Leur tonalité est assez basse. Trois syllabes douces « tchin-tchik-tchraay composent le chant». Le cri d’alarme est un « piur » sonore.

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